Un ancien avocat devenu chef de l'Etat derrière les barreaux

Le premier président de la République écroué depuis 1945 !

EDITORIALACTUALITÉ

Ciel mon mardi ! C’est certainement ce qu’a dû penser Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa en se réveillant ce 21 octobre. A 70 ans, celui qui fut Président de la République entre 2007 et 2012 a donc rejoint la Prison de la Santé dans le 14ème arrondissement, quittant ainsi sa demeure luxueuse du 16ème arrondissement pour une modeste cellule de 9 m2.

C’est bien sûr la première fois depuis 1945 qu’un ancien président de la République Française passe le seuil d’une prison en tant que détenu. Son prédécesseur n’était autre qu’un vieux Maréchal qui mourra en captivité six ans plus tard. Tant au niveau national qu’international, cet évenement fait entrer la Vème République dans une nouvelle forme d’inconfort institutionnel.

L’ancien maire de Neuilly a été transféré dans une unité d’hébergement sécurisée, sans aucun contact avec les autres détenus. Il disposera d’un lit, d’un bureau, d’une douche privative et d’un téléphone limité aux numéros autorisés par l’administration.

En outre, il pourra bénéficier d’une protection rapprochée : deux gardes du corps logés dans une cellule voisine qui auront la charge de le surveiller 24 heures sur 24, ce qui n’a pas tardé à provoquer un tollé général tant au niveau de l’administration pénitentiaire que de ses détracteurs.

Pourtant, Nicolas Sarkozy n’a droit à aucun traitement de faveur officiel mais son statut d’ancien chef d’Etat impose cette fameuse surveillance contre des risques d’agression ou de représailles.....

Il est fort probable que l’ancien président n’effectuera pas l’ensemble de sa peine, espérant être « réhabilité » après avoir fait appel de sa lourde condamnation qu’un grand nombre d’observateurs juge larbitraire voire inutile mais quoiqu’il en coûte, comme pourrait le rappeler l’actuel locataire de l’Elysée qui l’a reçu avant de rejoindre la case prison, le risque d’éviter tout incident durant les premières 72 heures est crucial.

Heureusement, Nicolas Sarkozy qui conserve une belle cote de popularité malgré ses (nombreux) démêlés judiciaires a su préserver le soutien de nombreux amis, à commencer par l’actuel Garde des Sceaux, Gérald Darmanin qui est sorti quelque peu de son « devoir de réserve » en affirmant vouloir lui rendre visite au parloir (on n’oublie pas un « mentor politique » qui a un genou à terre, ndlr ).

L’inénarrable Patrick Balkany, vieux frère aux mêmes racines hongroises, ancien maire de Levallois-Perret, la commune voisine de Neuilly et naguère « soutien financier » du jeune Nicolas durant sa période de « vaches maigres » lui a même prodigué des conseils à intégrer et respecter lors de son intégration en prison car il sait de quoi il parle...

Une sorte de « Détention pour les nuls » rédigé par un ancien locataire des lieux. Pierre Botton, ex-gendre de Michel Noir qui a également fréquenté les lieux, a tenu à soutenir son vieux pote « Nicolas » dans cette rude épreuve, ayant lui-même connu la rudesse de la vie carcérale après avoir goûté au luxe de son hôtel particulier du « Parc de la tête d’Or » à Lyon à l’instar de son ancien Ministre de l’intérieur Claude Guéant ou de Georges Tron, député-maire de Draveil, condamné par jugé trop tactile avec ses collaboratrices ...

Le regretté Bernard Tapie qui fut l’un de ses soutiens aurait pu dire la même chose ainsi que d’autres « VIP » incarcérés dans d’autres lieux : Alain Carignon qui fit une assez longue détention avant de repartir au combat électoral vers sa bonne ville de Grenoble ou encore Jean Michel Boucheron, l’ancien maire socialiste d’Angoulême qui troqua sa 2 cv pour une Ferrari, sans pouvoir expliquer comme il avait pu se la payer....

C’est vrai, Nicolas Sarkozy qui continue à proclamer son « innocence » et à « tacler » une institution judiciaire qu’il juge partiale et revancharde reste un animal politique qui a décidé de se plier aux « règles » de sa détention qui restera, à ne pas douter très provisoire.

Il en profitera probablement pour écrire un ouvrage sur son passage en prison, peut-être que sa muse « Carlita » sautera sur l’occasion pour écrire un nouveau tube « Nicolas est de retour » et que le disert « Petit Louis », le fils médiatique rédigera un nouvelle version de « J’accuse » pour dénoncer une erreur judiciaire…

A suivre…

Philippe Dupont