Nuit et Brouillard...

EDITORIAL

C’était il y a 80 ans, le samedi 27 janvier 1945, l’Armée Rouge libérait le Camp d’Extermination d’Auschwitz-Birkenau (Pologne), révélant au monde l’ampleur des crimes commis par l’Allemagne Nazie, symbole de la barbarie durant la Deuxième Guerre mondiale.

Ouvert dès 1940 dans la Pologne occupée par les Allemands victorieux et mis en place par Heinrich Himmler, il devint le lieu d’extermination de plus de 1 100 000 personnes, principalement des Juifs mais également des Polonais, des Tsiganes, des prisonniers de guerre soviétiques et bien d’autres groupes persécutés par le régime Nazi…Les conditions de vie y étaient atroces : famine, travaux forcés, maladies, violences quotidiennes et expérimentations médicales inhumaines menées par des médecins nazis, comme Josef Mengele. Les prisonniers étaient transportés dans des wagons à bestiaux surpeuplés, puis triés à leur arrivée : certains étaient immédiatement envoyés dans les chambres à gaz, tandis que d'autres étaient contraints aux travaux forcés jusqu'à l'épuisement ou la mort.

Les témoignages des survivants décrivent des scènes d'une cruauté inimaginable, où l'humanité était niée à chaque instant. Le slogan cynique « Arbeit macht frei » ("Le travail rend libre") inscrit à l'entrée du camp, illustrait l'hypocrisie et la manipulation du système nazi:. Auschwitz, comme chacun sait, ne fut pas unique en son genre, d’autres camps furent construits à travers la Pologne, l’Allemagne et l’Autriche, ayant pour nom:  Dachau, Treblinka, Mauthausen, Buchenwald et bien d’autres encore, provoquant la mort d’un peu plus de six millions d’individus.

C’est ainsi qu’Auschwitz a été érigé en « lieu de mémoire et de recueillement, rappelant les atrocités de l'Holocauste et l'importance de ne jamais oublier cette tragédie pour éviter qu'elle ne se reproduise. 80 ans après, le « devoir de mémoire » tente donc de rester intact malgré la disparition inexorable des derniers témoins de cette sombre époque. 54 délégations d’Etat, de l’Otan, de l’Union Européenne et des Nations unies ont été conviées pour célébrer l’évenement, sans oublier les têtes couronnées… La France a été représentée par le Président de la République et un de ses ministres, Benjamin Haddad ainsi que par la maire de Paris, Anne Hidalgo qui s’étaient tous rendus auparavant au Mémorial de la Shoah à Paris…

On le sait, depuis cette période sombre du XXème siècle, d'autres atrocités ont eu lieu perpétuées par des régimes totalitaires et totalisant parfois encore plus de victimes, prouvant que parfois l'Histoire ne se répète pas mais qu'elle bégaie. En France comme dans d'autres pays, on peut constater et surtout déplorer une poussée de l'intolérance et du refus de la différence envers certaines populations et les minorités, tout comme la persistance de théories abjectes comme le négationnisme et le révisionnisme de l'Holocauste qui sont des positions historiquement et moralement condamnées, qui consistent à minimiser, relativiser ou nier la réalité de la Shoah, notamment l'existence des camps de concentration et d'extermination nazis

Dans un monde où l'information abonde, certains individus semblent cependant se laisser séduire par ce révisionnisme et l'obscurantisme. Influencés par des idées simplistes et des narrations trompeuses, ils choisissent souvent d'ignorer les faits historiques avérés au profit de théories non fondées. Ce phénomène révèle une inquiétante tendance à privilégier des croyances peu scrupuleuses sur l'analyse critique et le savoir scientifique. La fascination pour ces discours révisionnistes attire des personnes en quête de sens, mais entraîne également une érosion de la compréhension historique . Il est essentiel de lutter contre cette ignorance en promouvant une éducation qui valorise la réflexion, l'esprit critique et l'accès à des sources fiables. La connaissance est un vecteur de liberté; ne laissons pas l'obscurantisme enchaîner nos esprits.....