Les lendemains qui déchantent...

EDITORIAL

Les électeurs de l’élection municipale partielle de Villeneuve Saint Georges (Val de Marne) qui avait lieu ce dimanche 2 février se sont réveillés ce lundi matin avec un sentiment de soulagement pour les uns et de cruelle déception pour les autres…

Soulagement pour Kristell Niasme la candidate LR, élue avec 49 % des suffrages (et ce, malgré le maintien au second tour de l’ancien maire Philippe Gaudin) mais cruelle déception pour Louis Boyard, le trublion Insoumis, Député de la Circonscription qui comptait bien donner à LFI sa première commune de taille moyenne mais qui n’a obtenu que 39 % des suffrages…

Peuplée de 35 000 habitants, ancienne citadelle Cheminote, Villeneuve Saint Georges est considérée comme la commune la plus pauvre de ce département de la petite couronne (34 % de la population vit en dessous de seuil de pauvreté, ndlr), victime de la désindustrialisation de la banlieue parisienne depuis les années 70…

Elle a pu néanmoins retrouver une certaine « notoriété » en faisant de cette élection anticipée un véritable test national dans un contexte politique particulièrement compliqué. Pour ce qui n’était au début qu’une banale élection partielle s’est soudainement transformée en évenement majeur faisant déplacer des têtes d’affiche sur le territoire pour soutenir leurs candidats.

A l’origine de l’annulation du scrutin de 2020 : la très curieuse attitude du premier magistrat de la commune, le LR Philippe Gaudin qui avait brandi un salut Nazi lors d’un conseil municipal pour narguer une farouche opposante qui l’apostrophait, provoquant l’indignation de l’auditoire, y compris dans sa propre majorité, ce qui a entraîné la démission de plusieurs de ses colistiers, à commencer par sa première adjointe Kristell Niasme qui a rejoint de facto les rangs de l’opposition.

A l’issue du 1er tour qui s’est tenu le dimanche dernier, c’était donc Louis Boyard qui était arrivé légèrement en tête devant Krystell Niasme, provoquant une certaine surprise dans ce fief de gauche qui avait basculé à droite en 2020.

L’autre enseignement de ce scrutin a été la confirmation du désaveu du maire sortant, Philippe Gaudin qui n’est arrivé qu’en quatrième position avec seulement 15 % , enregistrant là un véritable camouflet mais qui a donc préféré se maintenir, suite au refus de son ancienne adjointe de fusionner sa liste avec la sienne tandis que la liste Centriste a essuyé le même refus mais a préféré se retirer de la course. Cette division à Droite aurait pu être périlleuse pour la candidate LR mais c’était sans compter sur la non moins grande division à Gauche ou la liste PC n’est pas non plus arrivée à s’entendre avec Monsieur Boyard tout en appelant à voter pour lui pour le second tour !

L’entre-deux-tours aura ainsi agité tout le Landernau politique, avec comme dominante un « Tous sauf Boyard » relayé par la Droite et même une partie de la gauche qui a dénoncé l’inclinaison Communautariste de l’étoile montante de LFI dont un des colistiers étaient un militant pro-Hamas et qui serait une catastrophe pour l’avenir de la cité Val de Marnais.

Le sursaut de la participation au 2ème tour a donc largement penché en faveur de la candidate LR et réduit à néant la stratégie de conquête de LFI, qui voulait faire de cette élection, un tremplin aux municipales de 2026. Pourtant, Louis Boyard a relativisé sa défaite (réalisant, il est vrai un meilleur score que la gauche en 2020), accusant la « désunion de la gauche » d’être responsable de cet échec et d’être prêt à reprendre le combat….