Le Chemin des Dames.

Une histoire des femmes politiques en Essonne..

HISTOIRE POLITIQUEESSONNE

Où sont les femmes ?

1973. Geneviève Rodriguez est élue Conseillère générale du canton de Viry-Châtillon. La maire Communiste de Morsang-sur-Orge a battu le notable centriste Henri Longuet. Cela constitue un évènement notable dans l’échiquier politique, d’autant plus qu’elle est première femme élue au sein de l’assemblée départementale mais c’est également la seule sur vingt-sept conseillers ! Elle possède la particularité d’être à la tête d’une mairie qui élit des femmes depuis 1953. La tradition sera d’ailleurs perpétuée par sa successeuse : Marjolaine Rauze puis par Marianne Duranton en 2020….

Les femmes maires sont alors très peu nombreuses parmi les 196 communes que compte le nouveau département. Paradoxalement au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, alors que fut accordé le Droit de vote aux femmes, le département de Seine et Oise sera pionnier quant à leur engagement au sein des mairies.

Il est bon de rappeler qu’une femme, Josèphe JACQUIOT, avait été élue de façon éphémère à la tête de la mairie de Montgeron entre 1945 et 1947. Elle fut à l’origine de l’installation du lycée pilote de cette commune, annexe d’Henri IV.

A Lisses alors simple village agricole, c’est Marie ROCHE qui est également élue entre 1945 et 1947, elle sera en outre, Conseillère générale du Canton de Corbeil de 1945 à 1949, ainsi que Sénatrice Communiste de Seine et Oise entre 1948 et 1952. Marie GEOFFROY est élue Maire de Morsang sur Orge en 1953, à une époque où seulement 0,8 % des femmes accède à ce poste en France. Membre du PCF, elle sera remplacée par Geneviève RODRIGUEZ en 1965.

A Etampes, élue au Conseil Municipal depuis la Libération, Suzanne VAYNE succède à Barthélémy Durand en 1956 à la tête de la mairie. Elle restera en poste jusqu’en 1965, avant de se retirer de la vie politique. 

Conseillère municipale de 1947 à 1995, Suzanne RIVET fut en 1945 à l’initiative de la création d’une section de l’Union des Femmes françaises, préfigurant le combat des femmes pour la reconnaissance de leur rôle et de leurs droits dans la société.

En 1947, elle décide de rejoindre le Parti Communiste Français. Elle y restera fidèle toute sa vie. En 1977, Suzanne Rivet devient la première adjointe au nouveau maire Gérard Lefranc élu lors des récentes municipales de mars. Femme de coeur, elle s’est également investie dans le milieu associatif, de la fondation de l’Espérance Etampoise à l’Entente Gymnique Etampoise. —

Elle a également présidé la section locale de l’Union Nationale des Retraités et Personnes Agées. Ses multiples actions lui ont valu d’être distinguée de l’Ordre national du mérite. “Quelles que soient les divergences d’opinion, il est admirable d’avoir connu un tel parcours, guidé par ses idées. Je m’exprime devant vous avec les mots du coeur, tout simplement pour rendre hommage à cette grande dame qui a laissé sa marque dans Etampes, a tant donné pour sa ville. Il était légitime qu’Etampes honore sa mémoire en retour”, concluait Franck Marlin, le maire de la commune pourtant d’un bord politique très différent du sien.

Seine et Oise Blues

Il faudra attendre 1976 pour voir une deuxième femme occuper les bancs du conseil général en la personne de la communiste Aline MARTI, élue de Corbeil-Essonnes. Mais les deux conseillères restent très minoritaires face à leur trente-trois collègues masculins (huit nouveaux cantons ayant été créés cette année-là).

A l’époque, c’est surtout la Gauche qui promeut l’avènement des femmes sur le devant de la scène politique essonnienne.En 1977, Marie Noelle LIENEMANN devient à 26 ans, maire-adjointe de Massy, commune dirigée par le socialiste Claude Germon depuis 1974.

Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement technique de Cachan, cette professeure de Physique-Chimie appartient au courant Rocardien.Elue Conseillère générale du canton de Massy en 1979, elle succède au communiste Charles GUYONNEAU, élu depuis 1967 et devient la benjamine de l’assemblée départementale.

Depuis 1976, le conseil général est alors dirigé par le communiste Robert LAKOTA qui raflé la Présidence de l’assemblée départementale au modéré Pierre PROST….Au conseil municipal de Massy, elle côtoie le « poulain » de Claude Germon, un certain Jean-Luc Mélenchon, leurs routes ne cesseront alors de se croiser même si elles divergent souvent sur la ligne politique à suivre….

En 1989, elle quitte Massy pour Athis-Mons pour ravir la mairie à René L’HELGUEN, pourtant bien implanté dans sa commune natale dont il restera cependant conseiller général jusqu’en 1998…. Marie-Noelle LIENEMANN quitte le courant Rocardien pour celui de la Nouvelle Gauche et progresse rapidement sur l’échiquier politique.

Elue Députée de la 7 -ème circonscription de l’Essonne (Athis-Savigny) qui vient d’être créée lors du redécoupage en dix circonscriptions du département, elle est nommée ministre du logement en 1992, dans le gouvernement Bérégovoy. Elle devient la première élue Essonnienne à entrer dans un gouvernement mais la troisième parlementaire du département après Léo HAMON en 1969 et Jacques GUYARD, le maire d’Evry, Secrétaire d’Etat

C’est aussi l’époque où elle croise le fer avec ses camarades socialistes Jacques Guyard ou son ex-mentor, Claude Germon (surnommé « Mégalo Béton » par ses adversaires) pour leur gestion urbanistique outrancière. En 1993, elle subira le même sort que bon nombre de ses collègues de la majorité sortante en étant battue dans sa circonscription par le maire de Savigny sur Orge, le RPR Jean MARSAUDON (surnommé le « taureau de Savigny ») qui la battra de nouveau en 1997, malgré cette fois un courant favorable à la gauche

Dans la 6 -ème circonscription voisine, Claude GERMON trébuche face à une autre femme, la RPR Odile Moirin qui avait déjà ravi son siège de Conseillère générale à une autre femme, Marie-Pierre Oprandi en 1992. Cette dernière avait d’ailleurs succédé à Marie-Noelle Lienemann en 1988….

Elue Députée Européenne, elle réapparait dans le gouvernement de Lionel Jospin en 2001, pour retrouver le portefeuille du logement mais cette fois-ci comme Secrétaire d’Etat. Elle quitte Athis-Mons pour les brumes du Pas de Calais où elle compte entamer une nouvelle carrière politique, elle sera élue adjointe à Hénin-Beaumont, futur fief de Marine Le Pen, sur la liste de Gérard Dallongeville qui rapidement se retrouvera empêtré dans une affaire de corruption qui l’enverra sous les barreaux et ouvrira un boulevard au Front National….

Marie-Noelle Lienemann, après un revers électoral aux législatives face à un élu UDF quitte la région pour se retrouver dans la Capitale où elle sera finalement élue Sénatrice en 2011. Elle a très récemment faire parler d’elle en quittant le PS après en avoir été membre depuis plus de 40 ans et annoncer vouloir rejoindre les Insoumis une vieille connaissance des Années Massy : Jean-Luc Mélenchon…

Les années 70-80

Les années 90 seront donc l’émergence des femmes dans le Paysage Politique des femmes : au conseil général et parmi les députées : Geneviève COLOT, maire de Saint-Cyr sous Dourdan, suppléante de Jean de BOISHUE, le remplace lors de sa nomination au gouvernement Juppé en 1995.

Battue en 1997 par Yves TAVERNIER, Maire de Dourdan et Député entre 1981 et 1993, elle retrouvera son siège entre 2002 et 2012, dans une circonscription, la 3 -ème (Brétigny-Dourdan) qui a la particularité de basculer à chaque changement de majorité législative. Cela se confirmera par la défaite de Geneviève Colot face à Michel POUZOL (PS) en 2012 et par la victoire d’une « Marcheuse », Laetitia ROMERO DIAS face au même Pouzol en 2017.

En 1998, lors des élections cantonales qui ont été fatales pour la Majorité sortante de Droite présidée par Xavier DUGOIN qui subit un revers électorale cinglant, plusieurs femmes sont élues pratiquement toutes issues de la Gauche dans une douzaine de cantons.

A commencer par celui d’Etréchy, où Claire-Lise CAMPION (PS) jusqu’alors Maire de Bouray sur Juine, profite du duel Fratricide entre Claude CASAGRANDE, ancien maire d’Etréchy et son successeur Julien BOURGEOIS, l’emportant largement face au premier, succédant ainsi à Lucien SERGENT, qui ne se représentait pas avec 31 ans de mandat !

C’est également le cas à Arpajon où Monique GOGUELAT l’emporte face au sortant Jean CLAUSIER-DEMANOURRY tandis qu’à Morsang sur Orge, Marjolaine RAUZE (PC) « exécute » le sortant UDF, Antoine CHARRIN humilié avec un score inférieur à 10 % !

A Orsay, Françoise PARCOLLET bat le sortant Alain HOLLER A Draveil, seule Geneviève IZARD-LEBOURG sauve l’honneur de la Majorité sortante en étant élue face à un candidat socialiste, succédant ainsi à Jean TOURNIER-LASSERVE, qui représentait le canton depuis 1979 tandis que sa consœur de Massy, l’ancienne Députée Odile MOIRIN est battue.

Au total, la nouvelle Majorité « Union de la Gauche » PS PC MRG VERTS compte désormais 26 conseillers(es) contre 11 auparavant. Les conseillères élues ou réélues sont au nombre de 5 sur 42, dont très éloignées de ce que l’on constate aujourd’hui, du fait de la parité imposée. En 1999, à la suite de l’invalidation de Xavier Dugoin, le canton de Mennecy est gagné par une femme, Elisabeth DOUSSAIN mais qui sera battue en 2001 par Patrick IMBERT.

Femmes des années 90

En 2002, Nathalie KOSCIUZKO-MORIZET, 29 ans, espoir prometteur de la nouvelle UMP apparaît dans le paysage politique Essonnien.Polytechnicienne, issus d’une lignée d’industriels et de diplomates, fille du Maire de Sèvres, François Kosciuszko-Morizet, sœur de Pierre, co-fondateur de Prime Minster et arrière-petite-fille d’André Morizet, maire SFIO de Boulogne-Billancourt, elle ne cache pas ses ambitions et devient suppléante de Pierre-André WILTZER élu dans la 4 -ème circonscription de l’Essonne depuis 1988 (Tendance UDF). Ce dernier, éphémère maire de Longjumeau est nommé au gouvernement, laissant le siège à sa suppléante qui va tracer sa route pour ne plus la lâcher, du moins jusqu’en 2017….

Femmes des années 2000

Jugée brillante et assez consensuelle malgré son ancrage dans une droite conservatrice, elle affiche une fibre « écolo » qui va jusqu’à séduire les rangs de la gauche.

Conseillée par son mari, Jean-Pierre Philippe, (sans lien de parenté avec le Maire du Havre) , ancien militant socialiste qui fut naguère maire de Bellefontaine (Isère), elle arpente sa circonscription et devient même Maire de Longjumeau en 2008, bien qu’elle réside à Longpont-sur-Orge, non loin de la Basilique….

Devenant rapidement « NKM », elle participe à la campagne présidentielle qui va mener Nicolas Sarkozy au pouvoir. Le doux mixage de la noblesse d’origine Polonaise à l’Hongroise. Elle entre dans le gouvernement Fillion en 2007, comme Secrétaire d’Etat à l’Ecologie puis prend du galon en 2010 avec un poste de ministre de l’Ecologie. Très impliquée dans la campagne Présidentielle de 2012 du candidat sortant. Elle survit à la défaite de son patron en 2012 en se faisant réélire députée de l’Essonne.

Mais l’ambitieuse Nathalie ne peut se contenter de régner sur la grande banlieue sud, elle regarde avec insistance sur la Capitale où elle compte bien remporter la primaire de la Droite visant à affronter la successeuse de Bertrand Delanoë : Anne Hidalgo. Elle remporte la primaire mais trébuche face à l’ancienne première adjointe.

Elle siège au Conseil de Paris, tout en restant députée de l’Essonne, comme le firent naguère les Corréziens : Jacques Chirac : un pied dans son fief, l’autre dans la Capitale ou encore Jean-Pierre Bechter, conseiller général de Saint-Privat et Maire-adjoint à Paris (qui deviendra plus tard Maire de Corbeil-Essonnes) ….

Mais le vent a tourné pour l’ancienne ministre, elle abandonne sa circonscription Essonnienne pour celle Parisienne d’un certain François Fillon, l’ex futur président de la République qui a dû renoncer à ses ambitions politiques à la suite des démêlés judicaire-politiques que l’on sait…. Et la « battante » trébuche une nouvelle fois et assez sévèrement cette fois-ci face à Gilles Le Gendre, actuel président du groupe LREM à l’Assemblée….

Certains bruits circulent laissant apparaitre la volonté de NKM de rejoindre « En marche » et de retrouver un maroquin cinq ans après. Mais il n’en sera rien, l’ancienne ministre et députée, après s’être séparée depuis quelque temps de son époux, décide de tout plaquer et de rejoindre le privé. Elle démissionne du Conseil de Paris pour rejoindre les Etats-Unis et le groupe CAP GEMINI. En bref, elle retrouve son métier « d’ingénieure ». Un retour aux sources provisoire ?

En attendant, son ancienne 4 -ème circonscription a été conquise par une « marcheuse » : Marie-Pierre Rixain et qui est toujours Députée de la circonscription en 2024, a contrario de ses collègues de 2017.

Pour rappel, ces élections législatives de 2017 voient d’autres femmes élues députées : outre la 3 -ème que nous avons déjà évoquée, les 6 -ème, avec Amélie de MONTCHALIN qui fait trébucher dès le 1 er tour l’ancien président du Conseil Général Jérôme GUEDJ (mais qui prendra sa revanche, cinq ans après).

Cette ancienne Juppéiste, spécialiste des questions économiques et financières est issue d’une famille de riches agriculteurs du plateau de Saclay (Fermes de Viltain et de Courtabœuf) ou encore Marie Gévenoud dans la 9 -ème (fief de Georges TRON et de Thierry MANDON).

La réforme territoriale opérée sous le quinquennat Hollande en 2015 a permis d’instaurer une parité Homme/Femme au niveau des cantons, passant de 42 à 21 mais avec toujours autant d’élu(es) : 21 hommes et 21 femmes…. On est très loin du cas marginal de Geneviève Rodriguez, seule élue en 1970 ! et c’est tant mieux…Des nouveaux noms apparaissent : Aurélie Gros (Mennecy), Caroline Varin (Corbeil-Essonnes), Dany Boyer (Dourdan) , Anne-Marie FORT (Draveil) ou sont confirmées (Marjolaine Rauze, Caroline Parâtre)

Mais à partir de 1998, lorsque la Gauche avait ravi sévèrement le Conseil général à la majorité de Droite sortante, la place des élues n’a cessé de grimper même si aucun de ces dernières n’ont occupé la présidence, encore et toujours tenu par un homme depuis 1967 !

Les élections législatives de 2012 ont permis à trois femmes de siéger au Palais-Bourbon : Maud Olivier (5e, Maire PS des Ulis), Eva Sas (7e, Savigny), élue Europe Ecologie Les Verts qui bat la sortante Françoise Briand (ex-suppléante de Jean Marsaudon) ou encore NKM, précédemment citée…

La représentation Sénatoriale sera essentiellement masculine entre 1968 et 2000 avant que n’accède au Palais du Luxembourg, une Claire-Lise Campion, conseillère générale d’Etréchy qui remplace un Jean-Luc Mélenchon, nommé Ministre dans le gouvernement Jospin…

L’ancienne maire de Bouray sera réélue en 2004 et 2011, tandis que Marie-Agnès Labarre, élue du Parti de Gauche la rejoint au Palais du Luxembourg, remplaçant … Jean Luc Mélenchon, devenu Député Européen !

En 2017, deux nouvelles sénatrices sont élues : la Centriste Jocelyne Guidez, maire de Saint Chéron et la LR Laure Darcos, conseillère départementale de Gif sur Yvette et femme de l’ancien ministre de l’Education Nationale, Xavier Darcos…. Toutes les deux réélues en 2023, elles sont très actives au Palais du Luxembourg et présentes sur le terrain. Une troisième femme de qualité, Daphné RACT-MADOUX, qui avait rejoint le Sénat en 2022 suite au décès brutal d’Olivier LEONHARDT n’est malheureusement pas réélue.

Sur les 196 communes que compte l’Essonne, près de 30 % ont à leur tête des femmes, en grande majorité dans les communes rurales, mais plusieurs municipalités urbaines ou semi-urbaines ont choisi un moment une première magistrate : Outre Marjolaine Rauze à Morsang sur Orge puis Marianne DURANTON, Christine Rodier à Athis Mons, Sophie Rigault à Saint Michel sur Orge, Martine Cartau-Oury à Saintry sur Seine, Brigitte Vermillet à Morangis, Elisabeth Dailly à Etréchy, Catherine Aliquot-Vialat à Saint Pierre du Perray ou encore Véronique François à Epinay sur Orge…

Dans le passé, Marie-Anne Lesage avait succédé à Roger Combrisson à Corbeil-Essonnes tout comme Laurence Spicher-Bernier à Jean Marsaudon mais elles ne firent qu’un mandat….

En 2024, l’Essonne compte 5 femmes députées sur 10 : Fadela AMRANI (1er Circ, réélue), Nathalie Da Concecao de Carvalho (2ème, Réélue), Marie-Pierre RIXAIN (4ème, réélue), Claire LEJEUNE (7ème, élue). En outre, l’ancienne députée de la 6ème circonscription de l’Essonne est redevenue Ministre dans le Gouvernement, en compagnie d’ailleurs d’un illustre ex-élu du département, Manuel Valls.

N’oublions pas pour conclure, l’éclosion de nombreuses candidates qui ont parcouru souvent avec plus ou moins de bonheur le rude espace politique, quel que soit leur appartenance politique, donnant de leur temps avec un retour sur investissement parfois minime, notamment dans les communes rurales ou les moyens d’actions sont limités même si l’intercommunalité redonne des couleurs à ces petites localités et un sentiment de fierté pour les actrices du terrain……

Maire de Montgeron

Josèphe JACQUIOT

Marie ROCHE

Maire de Lisses

Corbeil-Essonnes

Aline MARTI

Nathalie Kosciusko-Morizet

Laure DARCOS

Marie-Pierre RIXAIN

(Massy, Athis-Mons)

Marie Noelle Lieneman

Geneviève Colot

(3ème Circonscription)

Claire-Lise Campion

Sénatrice, Conseillère générale du canton d'Etréchy

(4ème circonscription)